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La #BNS spécule avec l’argent des #banques (donc le vôtre)

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Comme vous le savez peut-être, la banque nationale suisse (BNS) possède un bilan en constante augmentation. Comme le PIB recule – à cause de la crise du Covid19 – l’impact sur le ratio est donc plus important.

Pour l’instant, dans la course de la banque centrale avec le plus grand bilan, la BNS et la banque du Japon (BOJ) mènent (et de loin) le bal.

Bank of England (BOE) : 35%
US Federal Reserve (FED) : 34%
European Central Bank (ECB) : 58,7%
Bank Of Japan (BOJ) : 130%
Swiss National Bank (SNB ) : 142% 

Le bilan de la BNS a explosé au cours de la dernière décennie. La banque centrale a effectué nombre de placements dans d’autres devises (principalement € et $) pour tenter de contenir la hausse du franc suisse. Avec un bilan de plus de 950 milliards de francs, la BNS est devenu le plus grand hedge funds du monde ! (données ici : https://data.snb.ch/fr/topics/snb#!/cube/snbbipo)

Depuis le début l’année, la BNS a vendu pour 90 milliards de francs suisses (où acheté des monnaies étrangères pour 90 milliards c’est idem).

https://www.tagesanzeiger.ch/snb-kauft-im-ersten-halbjahr-devisen-im-gegenwert-von-90-milliarden-717300498720?xing_share=news

Je me permets de rappeler les mission de la BNS : https://data.snb.ch/fr/topics/texts#!/doc/explanations_snb

dont une partie dit :

En sa qualité de banque centrale indépendante, la Banque nationale suisse mène une politique monétaire servant les intérêts généraux du pays (voir art. 99, al. 2, de la Constitution fédérale, RS 101). En outre, elle sert de régulateur du marché de l’argent, facilite le trafic des paiements et conseille la Confédération dans les questions monétaires. Le droit exclusif d’émettre des billets de banque a été attribué à la Confédération, en 1891, à la faveur d’une révision de la Constitution. L’exercice de ce droit a été concédé à la BNS en 1905, année de fondation de l’institut d’émission. La BNS a commencé son activité deux ans plus tard. La BNS est une société anonyme régie par une loi spéciale, la loi sur la Banque nationale (LBN), qui définit le but, l’activité et l’organisation de l’institut d’émission. Les cantons, les banques cantonales et d’autres collectivités et corporations de droit public possèdent plus de la moitié du capital-actions de la BNS. La Confédération n’en est pas actionnaire. La loi révisée sur la Banque nationale (RS 951.11) est entrée en vigueur le 1er mai 2004. Le mandat constitutionnel y a notamment été précisé. Selon l’art. 5 de ladite loi, «la Banque nationale conduit la politique monétaire dans l’intérêt général du pays. Elle assure la stabilité des prix. Ce faisant, elle tient compte de l’évolution de la conjoncture». Dans les limites ainsi fixées, la Banque nationale alimente en liquidités le marché monétaire en francs suisses, approvisionne le pays en numéraire, facilite et assure le bon fonctionnement des systèmes de paiement sans numéraire, gère les réserves monétaires et contribue à la stabilité du système financier. Par ailleurs, elle participe à la coopération monétaire internationale et fournit des services bancaires à la Confédération.

En résumé la BNS peut:

  • 1.(et doit) créer les billets de banque et pièces (en sous-traitance quand même !)
  • 2. Peut créer de la monnaie scripturale
  • 3. Peut se servir dans les dépôts des banques (affichés sous compte de virement des banques en Suisse).

Ceci dit, dans les faits pour accroître son bilan, elle augmente ses passifs de deux manières:
1. Dettes dures auprès d’organismes tiers en monnaies étrangères.
2. Dettes auprès du trafic de paiement en CHF (monnaies et “High Quality Liquid Asset”)  gérées par SIX group en réalité (sous-traitance de toutes les opérations).

Dans son rapport annuel, la BNS reconnait ses dettes en devises, mais refuse de considérer que ses emprunts en CHF soient une dette puisque dit-elle, la BNS peut créer l’équivalent (monnaie scripturale en CHF).
Dans les faits, cet argent est le nôtre. Ainsi, les banques locales n’ont plus assez de liquidités pour financer l’économie réelle locale puisque leurs dépôts auprès de la BNS sont gigantesques.

Source: https://www.snb.ch/fr/mmr/reference/gwd_20201005/source/gwd_201509147.en.pdf

La BNS estime qu’une devise surévaluée, poussée par des investisseurs paniqués à la recherche d’un refuge pour leurs liquidités, créerait une déflation et entraînerait un désastre pour les exportateurs suisses.

Des voix discordantes se font entendre : «Vous ne voulez pas que la BNS devienne comme un hedge fund, qui – devenu si grand par rapport à la taille de l’économie suisse – que s’il se passe quelque chose de mal, cela pourrait ruiner le pays», a déclaré Stéphane Monier, directeur des investissements de Lombard Odier. «Peuvent-ils pousser cela à l’absurde?»

C’est une politique de fuite en avant. La direction de la BNS semble coincée et ne peut faire machine arrière sans provoquer une hausse du franc, ce qu’elle se refuse catégoriquement de faire. Tout cela pourrait très mal finir un jour, mais personne ne sait quand et comment.

La BNS ne pourra pas indéfiniment augmenter la taille de son bilan. Au minimum, un problème de crédibilité surviendra à un moment donné.

Et si la BNS, du fait de ses gigantesques placements, se mettait un jour à faire une série de pertes énormes, les Cantons et les banques cantonales, actionnaires à hauteur de 55% et 18% respectivement, pourraient-ils être amenés à renflouer son capital ? Un appel à la confédération au travers un emprunt spécial de cette dernière dans le marché ?

(NB: j’avais écrit en son temps (2015) un article sur le possible renflouement de la BNS par la confédération. Aujourd’hui les montant son encore plus grands ! : https://www.crottaz-finance.ch/blog/comment-la-bns-va-t-elle-affaiblir-le-chf/)

Est-ce que les fonds propres de la BNS pourraient-ils être négatifs ?

Réponse donnée sur son site :

“Dans l’accomplissement de son mandat de politique monétaire, la Banque nationale peut être amenée, dans certaines circonstances, à prendre le risque de subir des pertes très élevées, susceptibles de se traduire par un niveau passagèrement négatif de ses fonds propres. Le cas échéant, la réserve pour distributions futures portée au bilan serait négative, son montant dépassant celui de la provision pour réserves monétaires et du capital-actions, en valeur absolue. Mais une telle situation ne serait très vraisemblablement que temporaire. En effet, en raison de son potentiel structurel de bénéfices, un institut d’émission finit en général, à terme, par enregistrer de nouveau des excédents.”

La BNS peut-elle continuer cette politique jusqu’à l’absurde?

En théorie, oui, mais ce serait certainement le pire scénario : La BNS parviendrait à son but au-delà de ses rêves et le franc suisse perdrait alors toute crédibilité sur les marchés.

Happy printing et merci à Liliane Held-Kahwam pour les échanges à ce sujet

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